Seodaemun Prison 서대문 형무소

Project/Architecture


Prison emblématique dans l’histoire de « pays du Matin calme »

La prison de Seodaemun a été construite à Séoul par le gouvernement japonais durant la période de colonisation de la Corée par le Japon. La construction a débuté en 1907 et la prison a ouvert le 21 octobre 1908. Avec une superficie totale de 1800 m², elle pouvait héberger 500 détenus, soit plus que toutes les autres prisons coréennes réunies.  Jusqu’à la libération de la Corée le 21 août 1945, elle a été un lieu où de nombreux résistants coréens ont été emprisonnés, torturés ou exécutés. Notamment, les indépendantistes, qui ont marqué l’histoire moderne coréenne, ont été enfermés. Suite à la libération, la prison est renommée « prison de Séoul » et fut utilisée pour enchaîner des opposants politiques aux régimes sud-coréens successifs : La dictature de Park Chung Hee. Après la transition vers la démocratie, le 15 novembre 1987, la prison est définitivement fermée.

 

 

 

 

 

Existants
Sur les quinze bâtiments que comptait la prison lors de sa fermeture en 1987, sept ont été pleinement restaurés. Le 27 février 1988, trois bâtiments d’emprisonnement et le « bâtiment des exécutions » ont été classés site historique national. En 1995 il a été décidé de reconvertir le site en musée. Cet espace d’exposition, géré par l’arrondissement de Seodaemun-gu, a ouvert en 1998. Le musée comprend différentes reconstitutions de la prison pendant la période de  colonisation japonaise (cellules, vie en prison, salles de torture, tours de guet, site d’exécution).

 

Aujourd’hui
Grâce à sa réputation historique, le musée est considéré comme l’un des sites les plus remarquables à Séoul et permet de sensibiliser de nouvelles générations sur son histoire. Néanmoins, le fonctionnement des bâtiments ne répond pas bien à un besoin éducatif parce que le plan de restauration a été conçu afin de faire apparaître une signification historique avec sa forme esthétique. Comme un système architectural de prison, les bâtiments créent une ambiance sombre et lugubre, ce qui augmente davantage la mauvaise image de la valeur historique de site. De ce fait, il n’y a pas beaucoup de visiteurs et les programmes architecturaux sont limités en tant qu’espace public. Même si les belles architectures patrimoniales en brique sont plutôt bien restaurées, il faudrait réfléchir sur un réaménagement entier à l’égard d’une nouvelle ère pacifique.
La prison fait  partie aujourd’hui du parc de « l’Indépendance de Seodaemun (서대문독립공원) », à proximité de la porte de « l’Indépendance (Dongnimmun) » et de la station de métro Dongnimmun. Avec ses matériaux représentatifs en brique, le site fait ressentir un paysage agréable entre deux grandes montagnes. 
Les constitutions de la prison se sont rayonnés en étoile sur le terrain. Mais, après la guerre coréenne, la moitié de site a été dévastée, laissant le terrain vide. En conséquence, la disposition des espaces n’est pas véritablement pratique et efficace pour les visiteurs du musée. Les bâtiments gardent encore sa répartition étroite correspondant à l’ancienne prison. 

 

Problématique
Dans le contexte remarquable, on imagine un projet architectural qui renforce sa fonction actuelle en tant qu’espace d’exposition afin de garder la mémoire du lieu intacte pour l’histoire coréenne et qui permet également l’ajout d’une valeur moderne dans la vie quotidienne autour du site. Comment l’architecture peut-elle alors intervenir et s’approprier un tel endroit retraçant une partie importante de l’histoire ? Faut-il renforcer la mémoire tragique du lieu ou doit-on paradoxalement réinterpréter une autre valeur favorable avec une image plus positive, tel un espace culturel comme il existe maintenant ? Ce sont des questions que nous nous posons et partageons souvent lorsqu’on est face à un patrimoine historique de ce type-là, comme par exemple le camp de concentration d’Auschwitz pendant la période barbare. Après tout, avec le projet architectural, je voudrais concilier ces deux différentes notions : confronter l’image d’un passé douloureux avec une nouvelle tournée vers l’avenir, avoir à la fois un espace enfermé et ouvert au public, avoir un lieu de mémoire et un espace de rencontres, etc. 

 

 

Les éléments de méthode envisagés

Les intentions du projet se retrouvent en trois catégories, en fonction des caractéristiques du site.

Site historique
- libération, indépendance et démocratie
- Espace de mémoire et de réunion

Lieu emblématique
- représenter une période marquée
- Espace d’exposition et de rencontres

Condition naturelle et sociale
- deux montagnes, quartier d’habitation
- Espace public extérieur

 

 

 

 

 

L’objectif de reconversion de l’espace actuel est avant tout de renforcer la fonction d’exposition des archives et d’accueillir les visiteurs afin de valoriser la signification du lieu historique aujourd’hui. Pour cela, le programme se développe en deux grandes parties : un musée essentiellement développé non seulement pour les visiteurs mais aussi pour faire découvrir et de mettre en valeurs les œuvres. Une deuxième partie sera proposée avec un lieu de mémoire et un amphithéâtre.

La partie des bâtiments existants regroupe une surface de 7 100 m2 comprenant :
_Espace d’accueil et d’administration
_Espace d’exposition et d’archive
_Espace de recherche et bureau

La partie nouvellement construite regroupe une surface de 114 100 m2 comprenant :
_Espace de mémoire
_Espace de réunion (Amphithéâtre, Salle de conférence)